Majoliques et Faïences - Deux collectionneurs emblématiques réunis sous le marteau


La maison de ventes Pescheteau-Badin en collaboration avec Cyrille Froissart présentera le 13 mai prochain à l’Hôtel Drouot près de 150 majoliques et des faïences provenant d’illustres collections françaises. 
 
Les cinquante premiers numéros seront consacrés aux majoliques et faïences primitives provenant notamment de l’ancienne collection du Docteur Joseph Chompret, stomatologue aux collections multiples, mécène du Musée du Louvre, du Musée des Arts Décoratifs de Paris et bien entendu du Musée National de la Céramique à Sèvres dont il dirigea de nombreuses années la Société des Amis et dont il protégea amoureusement les collections durant les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale.  Si sa renommée est essentiellement nationale tant il contribua à la tenue de la Rétrospective de la Faïence Française en 1932 au Musée des Arts Décoratifs et à la rédaction du Répertoire de la faïence française, véritable Bible et modèle pour les collectionneurs de la faïence française (à titre indicatif une quinzaine de pièces des deux collections ont figuré dans cette exposition et sont reproduites dans le répertoire), le Docteur Chompret se passionna également avec frénésie pour les majoliques italiennes et les faïences primitives françaises, véritable point de départ de cet art du Feu durant la Renaissance.

Le Docteur Chompret les appelait les « incunables » de la faïence. En son temps, il se passionna également pour les céramiques ottomanes et plus particulièrement les céramiques siliceuses d’Iznik. Celles-ci avaient rencontré sous le marteau de Chantal Pescheteau un succès planétaire, record du monde à l’appui, et figurent aujourd’hui pour certaines au Louvre Abou Dhabi où elles ont été depuis rejointes par celles d’un autre collectionneur Pierre Jourdan-Barry.

La seconde partie de la vente présentera les faïences de Moustiers et de Marseille de la Collection Pierre Jourdan-Barry. Issu d’une illustre famille de collectionneurs et mécènes, Pierre Jourdan-Barry et son épouse ont eu à cœur toute leur vie de collectionner. Si nombre de ces collections furent vendues ou données de leur vivant, il était impensable pour eux de ne pas conserver un bel éventail de faïences de Moustiers et de Marseille dans leur appartement parisien. Celle-ci rappelaient les origines provençales de Pierre et son attachement indéfectible à la ville de Marseille où une salle du regretté Musée Pastré était consacrée à une donation Jourdan Barry.  Trois de leurs  filles qui s’étaient vues attribuer chacune une part au moment de la succession de leur papa ont décidé de réunir une dernière fois cet ensemble pour qu’il soit vu du plus grand nombre et surtout pour que les futurs acquéreurs puissent autant chérir ces objets qu’ils l’étaient par leurs précédents propriétaires. 

Regrouper dans une même vacation autant d’objets reproduits dans les ouvrages de référence qui ont figuré sur les cimaises des plus grandes expositions est un évènement.


Le Docteur Joseph Chompret (1869-1956)
 

A titre plus personnel, l’émotion est grande de rédiger cette préface plus de vingt ans après celle que mon grand-père avait écrite à l’occasion de la vente de la collection de céramiques ottomanes du même collectionneur en février 2002. Participer à cette vente de tous les records avait définitivement scellé mes certitudes et mon intention d’avoir l’immense chance de prendre le relai de mes illustres prédécesseurs.
Le Docteur Joseph Chompret, au-delà d’être ce que les jeunes générations appellent une icône pour tout collectionneur de majoliques et de faïences, fut surtout un des pionniers de la recherche dans cette spécialité et les investigations qu’il a menées sont essentielles à la connaissance d’aujourd’hui. L’occasion est trop belle de vous saluer, vous, archéologues, chercheurs, Société, associations, collectionneurs ou experts, de vous remercier de cet héritage que vous honorez en continuant les démarches et les entreprises pour faire rayonner cet art décoratif qui nous est cher.

Peu de temps après, il constitua un dernier ouvrage Répertoire de la majolique italienne comprenant plusieurs illustrations de pièces de sa collection personnelle et que nous retrouvons dans la vente d’aujourd’hui.

Longtemps Président de la Société des Amis du Musée national de la Céramique, il ne cessa de participer au rayonnement de ce dernier et de la faïence en général. Il travailla notamment longuement sur les pots de pharmacie conservés dans les hôpitaux de province et les consigna dans l’ouvrage Les Faïences Primitives d’après les apothicaireries hospitalières.

S’il fit effectivement don au Musée des Arts décoratifs de Paris d’objets Haute Epoque, de verres, de couteaux, c’est évidemment sa passion pour les majoliques et les faïences au quotidien et son investissement dans leur mise en valeur que nous retiendrons. Au-delà de ses dons, il contribua au rayonnement des productions hexagonales en participant à la rédaction du Répertoire de la Faïence Française publié sous sa direction en 1935. Cette publication faisait suite à l’Exposition rétrospective de la faïence française de 1932 au Musée des Arts décoratifs, une référence pour la plupart des collectionneurs actuels. Cette exposition permit notamment, avec le concours des collectionneurs et acteurs du marché de l’époque Girard, Lévy, Tumin, Vandermeersch ou encore Pescheteau d’attirer l’attention des amateurs sur des manufactures aux productions remarquables mais encore peu reconnues telles qu’Aprey, Meillonas, Moulins ou Sinceny.

Lorsque l’on est stomatologue par temps de guerre, on est généralement confronté quotidiennement aux atrocités des conflits et aux stigmates qu’en portent leurs acteurs. Souvent témoin du pire, le Docteur Chompret s’évadait grâce à ses collections, à l’art, à ce qu’il considérait de beau.
                                                                                                                                                                                                                                                                                                          Brice Pescheteau-Badin
 

FLORENCE
Jarre ovoïde en faïence munie de deux anses à décor bleu et manganèse de type zaffera
diluita sur chaque face d’un chien dressé parmi des branches feuillagées, les anses
décorées d’une béquille en vert et bleu surmontée du monogramme S.
Atelier de Giunta di Tugio.
XVe siècle, vers 1430-1450.
H. 28 cm.

Estimation : 4 000/6 000 €

Ancienne collection du Dr Chompret.
Reproduite par Dr. J. Chompret, Répertoire de la majolique italienne, 1949, fig. 652, p. 82
Cette jarre provient probablement de la pharmacie de l’Arcispedale de Santa Maria Nuova à Florence, la béquille étant l’emblème du plus ancien hôpital de Florence. Galeazzo Cora a publié des documents démontrant que l’orciolaio Giunta di Tugio (mort en 1466) a livré un grand nombre de majoliques à cet hôpital, notamment en 1431 où il reçoit une somme importante pour « più albarelli e orciuoli e altri vaselli dati per la nuova spezieria » (davantage d’albarelli et orciuoli et autres vaisselles destinés à la nouvelle pharmacie, voir G. Cora, Storia della maiolica di Firenze et del Contado, Secoli XIV e XV., Florence,
1973, pp. 272-275).
Plusieurs jarres de type zaffera in rilievo ornées du même emblème sont conservées au musée du Louvre, au musée du Bargello à Florence, au Metropolitan Museum de New york, au musée Getty de Malibu ou encore au Victoria and Albert museum de Londres ; voir G. Cora, op. cit., pl. 63 à 78 , Jörg Rasmussen, Italian Majolica in the Robert Lehman Collection, The Metropolitan Museum, New york, 1987, n° 2, pp. 4-5, ou encore J. Giacomotti, Les majoliques des Musées nationaux, 1972, n° 31-32, p. 12.

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MONTELUPO
Albarello cylindrique en majolique à décor polychrome d’une fleur dans un médaillon cerné d’une guirlande de feuillage surmontant l’inscription Pepe Lungo (piper lungum) dans un bandeau dans un entourage de rinceaux feuillagés dans le style gothique.
Début du XVIe siècle, vers 1500-1510.
H. 25 cm.       
Estimation : 10 000/15 000 €

Ancienne collection du Dr Chompret.
Au revers, une étiquette portant l’inscription Dr Chompret.
Cet albarello fait partie d’un ensemble de vases de pharmacie dont dix albarelli et une chevrette sont aujourd’hui répertoriés. Toutes les pièces sont décorées d’une fleur qui semble avoir été l’emblème de la pharmacie. Il a été proposé de reconnaitre un œillet ou plus récemment le fruit de la grenade au début de sa croissance, voir Linda Roth, J. Pierpont Morgan, Collector : European Decorative Arts from the Wadsworth Atheneum, 1987, n° 5 et Timothy Wilson¸ Maiolica, Italian Renaissance Ceramics in the Metropolitan Museum of Art, 2016 ; p. 45, note 1. Dans ce dernier catalogue, l’auteur liste les exemplaires connus (Wilson, op. cit., n° 19, p. 90). Un albarello de cette série est passée en vente chez Christie’s à Londres, 29 mai 1990, lot 208 ; deux autres sont plus récemment passés en vente à Florence (vente Pandolfini, 27 octobre 2014, lot 8).Giacomotti, Les majoliques des Musées nationaux, 1972, n° 31-32, p. 12.

 

 
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CASTELLI
Carreau rectangulaire en majolique décor polychrome d’un portrait d’homme en buste de profil dans un médaillon sur fond bleu surmonté d’une frise de chevrons.
Atelier d’Orazio Pompei. XVIe siècle, vers 1530-1550. 
Dim. : 30 x 15 cm.                        
Estimation : 5 000/8 000 €

Ancienne collection du Dr Chompret.

Ce carreau fait partie d’un ensemble de carreaux réalisés pour le plafond de l’église San Donato, près de Castelli. Pour une étude de ces carreaux voir le catalogue de l’exposition Le Maioliche cinquecentesche di Castelli, musée de la céramique, Castelli, 1989.Un carreau décoré d’un portrait très similaire surmonté de l’inscription Colas est conservé au kunstgewerbemuseum de Berlin.

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DERUTA
Albarello légèrement cintré en majolique à décor polychrome de l’inscription Di A Prunnos dans une banderole au-dessus d’une tête de maure de profil dans un médaillon et surmonté d’un monogramme PAQ, et une double croix, emblème d’apothicairerie ecclésiastique, dans un entourage de guirlandes de feuillage et fruits, griffons et volatiles.
Peut-être atelier de la famille Masci. Début du XVIe siècle.
H. 23 cm.
Estimation : 4 000/6 000 €

Ancienne collection du Dr Chompret.                  

Un albarello de la même série figurait dans la collection du Dr Chompret et reproduit lui, alors attribué à Sienne, dans Répertoire de la majolique italienne, 1949, fig. 863, p. 110.
Le Dr Chompret illustrait également l’exemplaire de l’ancienne collection Pringsheim (fig. 862). Plusieurs grands albarelli décorés d’une tête de maure et du même monogramme sont datés 1501. Ils sont conservés au musée des Arts décoratifs de Lyon, au Philadelphia Museum of Art, au musée Boymans van Beuningen de Rotterdam, au Victoria and Albert Museum et au British Museum de Londres. Une dizaine d’albarelli de mêmes dimensions que notre albarello ainsi qu’une chevrette, non datés, appartiennent un groupe légèrement postérieur à la série datée 1501. Six albarelli de cet ensemble faisaient partie de l’ancienne collection Pringsheim (Otto von Falke, Die Majolikasammlung Alfred Pringsheim in München. Leiden 1914-23, n° 113-115 et n° 322-325). L’un d’entre eux est aujourd’hui conservé au musée national de la céramique et reproduit par Jeanne Giacomotti, Les majoliques des Musées nationaux, 1972,

 
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ROUEN
Albarello légèrement cintré en faïence à décor polychrome d’une tête d’homme de profil dans un entourage de rinceaux feuillagés, filets et rinceaux sur les bords.
Atelier de Masséot Abaquesne. XVIe siècle, vers 1545.
H. 28 cm.             
Estimation : 10 000/12 000 €

Ancienne collection du Dr Chompret. Etiquette Dr. Chompret au revers.

A figuré à l’exposition rétrospective de la faience française en 1932 au musée des Arts décoratifs de Paris, n° 129. A figuré à l’exposition Trésors de la faïence de Rouen à Rouen en 1952, n° 15.
A figuré à l’exposition Faïence française au Grand Palais en 1980, n° 276, p. 199. Reproduit dans le Répertoire de la faïence française, Rouen, pl. 4 C.
Reproduit par le Dr. J. Chompret, Les faïences primitives françaises, 1946, fig. 93, pl. 28.
Reproduit dans le catalogue de l’exposition au château d’Ecouen : Masséot Abaquesne : L’Eclat de la faïence à la Renaissance, 2 juin-25 septembre 2017, ouvrage collectif sous la direction de Thierry Crépin-Leblond, fig. C17, p. 139.

Cet albarello et la chevrette suivante monogrammée MAB font très certainement partie de la commande passée à Masséot Abaquesne par l’apothicaire rouennais Pierre Dubosc en 1545 de 4152 pots de pharmacie soit 3720 albarelli désignés « potz façon de bouettes » et 432 « potzs façon de chevrettes ».

 

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COLLECTION PIERRE JOURDAN-BARRY
 

PARCOURS D’UN COLLECTIONNEUR ÉCLAIRÉ ET D’UN MÉCÈNE

Le goût et la joie profonde de collectionner qu’éprouvait notre père, Pierre Jourdan-Barry, méritent aujourd’hui d’être évoqués. Beaucoup de ses amis disaient ne pas comprendre les raisons qui le motivaient. Voilà donc l’occasion d’expliquer et peut-être de le comprendre.

Notre père a d’abord collectionné car trois de ses prédécesseurs familiaux lui ont transmis le gène de la collection. D’abord sa grand-mère Mafalda Jourdan au caractère affirmé et généreux, puis son grand-oncle Fernand Barry, enfin son père Raymond né Jourdan devenu, par décret du Conseil d’Etat de 1927, « Jourdan-Barry ». Raymond était un collectionneur avisé au goût éclectique. C’était aussi un chercheur qui, le premier en France, publia un ouvrage sur « Les poinçons d’argenterie de la généralité d’Aix-en-Provence ». Il fût comme notre père l’a dit souvent, le grand homme de sa vie ! D’ailleurs, il disait lui-même qu’en réunissant cette collection d’argenterie française, il a pu « retrouver » un père disparu et tendrement aimé.

Aux yeux de notre père, une collection c’est en quelque sorte un beau voyage dans le temps et dans l’espace pour connaître l’art des pays à travers les objets collectionnés, les hommes de ces pays et parfois même leur histoire par les changements de style en matière artistique.

Collectionner était aussi pour lui construire non point un château, mais plutôt assembler un grand puzzle très savant dont l’aboutissement nécessite la découverte, au bout du compte, de la dernière pièce manquante.

Enfin, collectionner était aussi vouloir préserver un ensemble soigneusement constitué et conserver dans leur état de fraîcheur les objets eux-mêmes d’éventuels accidents pouvant entraîner leur disparition et avec elle, la mémoire des merveilleux artisans qui les ont créés.

Mais la raison la plus forte a été la recherche de la Beauté.

Quelle satisfaction pour lui après une journée harassante de travail - il était courtier en navires - de retrouver la forme balustre d’une aiguière avec son plat à barbe contourné au décor de paysage maritime avec des pêcheurs en guise de personnages, ou encore l’œil énigmatique d’une terrine en forme de canard aux plumes bleu et jaune étincelantes. Adolescent, il a été bercé par la phrase que lui confiait souvent son père Raymond « J’aime poser mon regard sur un bel objet ».

Aimer un objet, savoir le regarder lui donnait le sentiment d’être. il pouvait dire à l’instar de Jean Daniel détournant la célèbre phrase de Descartes : « Je pense donc je suis » en « J’admire, donc je suis ». Notre père admirait les faïences de Marseille et de Moustiers, donc il était, ou du moins ... il a été. « La Beauté sauvera le monde » disait le prince Mychkine, un personnage de Dostoïevski. Un monde qui en a tant besoin !
Voilà donc les raisons qui l’ont poussé à collectionner.

Notre père a constitué avec passion plusieurs collections dont bien sûr tout d’abord, sa collection de faïences de Marseille, de Saint Jean-du-Désert et de Moustiers vu ses attaches marseillaises.

Il a également réuni sa vie durant une importante collection d’argenterie française qu’il finit par disperser en 1992 et en 2012, un ensemble d’œuvres sur papier, une collection de bronzes dorés du Tibet qu’il vendit à un musée américain. Il a également constitué un assemblage de tableaux modernes tout en aimant avec passion les tableaux de Paul Guigou, ce grand peintre provençal qui, là encore, lui rappelait son enfance.
Son avant-dernière collection rassembla des faïences d’Iznik, petite ville turque qui, de 1500 à 1700, fut pour l’essentiel le fournisseur du Sultan en son Topkapi, en pièces de vaisselle, mais quelle vaisselle ! il avait douze ans quand son père lui fit visiter la collection d’iznik de son ami Alecco Simeonoglou. il en fut ébloui et dit à son père : « Si un jour j’ai des sous, j’achèterai des Iznik ». Il attendit 70 ans pour le faire. Ces iznik sont aujourd’hui au musée d’Abu Dhabi.
Enfin, il entama une collection de miniatures européennes qui fut, comme il le préconisait lui-même, son « Chant du Cygne ».
Mais il ne s’est jamais départi de sa collection de faïences de Marseille et de Moustiers. L’attachement y était trop fort. Elle lui rappelait son enfance, la salle à manger du château Sainte Anne à Marseille où vécurent ses parents et où se tenaient si fières et si joyeuses les faïences collectionnées avec recherche par son père.  Il en acquit bien d’autres qui vinrent compléter cet ensemble lié aux souvenirs d’antan.
Notre père a beaucoup donné, en particulier au Musée de la Faïence de Marseille et au Musée national de la céramique à Sèvres afin de garnir le Musée de Moustiers-Sainte-Marie. Pour ce qui est de sa donation très importante à la ville Marseille, il a désiré que sa famille - marseillaise depuis plusieurs générations - honore ainsi « sa » ville – en y laissant un souvenir tangible de son passage. Jusqu’à son dernier souffle, notre père a conservé « dans son coeur » Marseille. il s’y rendit en octobre 2015 pour voir le vieux port qu’il aimait tant et le musée Borély qui conserve sa collection de faïences de Marseille, de Saint-Jean-du-Désert et de Moustiers. Ce fut son dernier voyage avant de s’éteindre au printemps 2016.

Par ses donations, il savait permettre au plus grand nombre d’admirer des pièces dont jusque-là, leurs propriétaires successifs pouvaient, seuls, jouir de leur contemplation. Il savait aussi que les musées étaient une demeure idéale pour la préservation de ses collections.
Puissent d’autres admirateurs aimer ce qu’il a tant collectionné et aimé !
                                                                                                                                                                                                                                                                     Ses filles, Nadine, Anne, Marina

Lorsque l’on regarde attentivement cette photographie de la salle à manger de l’appartement parisien de Monsieur et Madame Jourdan-Barry, on mesure l’importance des collections qu’ils ont constituées, mais aussi les mécènes qu’ils furent en toute discrétion.

La formidable potiche de Saint-Jean-du- Désert est aujourd’hui exposée au musée Borely à Marseille où elle a rejoint les précédentes générosités de Raymond puis de Pierre et Lison Jourdan-Barry, les candélabres en argent garnissant aujourd’hui les collections du Musée du Louvre.

La plupart des pièces de faïence figurent en revanche dans le catalogue de cette vente désirée et organisée communément par trois de leurs filles qui ont souhaité à travers cette dispersion réunir une dernière fois ces trésors.

Réunies dans cet écrin de la rue de la Faisanderie, ces faïences formaient un remarquable témoignage des productions provençales, j’espère qu’individuellement chez chacun d’entre vous, elles rayonneront désormais tout autant.                
                                                                                                                                                                                                                                                                             Brice Pescheteau-Badin

MOUSTIERS
Grand plat rond en faïence à décor en camaïeu bleu d’une scène de chasse au lion d’après Antonio Tempesta, l’aile décorée de fleurs et rinceaux feuillagés.
Manufacture de Clerissy. Premier quart du XVIIIe siècle. D. 54,8 cm.

Estimation :  8 000/10 000 €

A figuré à l’exposition Un collectionneur et mécène marseillais, Faïences provençales et céramiques ottomanes, Marseille, novembre 2006-mars 2007, catalogue par
Danielle Maternaty-Baldouy, n° 202, p. 256-257.

 
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MOUSTIERS
Pot à eau couvert en faïence à décor polychrome mythologique de Diane et Actéon dans un paysage cerné de rinceaux rocaille, les côtés décorés de dieux antiques dans des médaillons, le couvercle orné d’une figure d’Amphitrite sur un char marin tiré par des dauphins, guirlandes de fleurs sur les bords.
Monture du couvercle en argent. XVIIIe siècle.
h. 23,5 cm.

Estimation :  3 000/4 000 €

Provenance :
Ancienne collection Tumin, 2e vente, Paris, hôtel Drouot, Me Etienne Ader, 20 novembre 1936, lot 30. A figuré à l’Exposition Rétrospective de la Faïence française en 1932.
Reproduit dans le Répertoire de la Faïence française, pl. 15B.

 
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MARSEILLE
Terrine couverte en forme de canard à décor polychrome.
Manufacture de Fauchier.
XVIIIe siècle.
L. 34 cm, H. 23 cm.

Estimation :  6 000/8 000 €

Provenance : Ancienne collection Raymond Jourdan-Barry,
achetée par Pierre Jourdan-Barry, vente HVMC, Monaco,
28 juin 2015, lot 92.

 
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MARSEILLE
Pot à eau couvert et son bassin ovale en faïence à décor polychrome de Chinois dans le style de Pillement dans des réserves sur fond brun orné de guirlandes de fleurs, rubans noués et rinceaux feuillagés.
Attribué à la manufacture de la Veuve Perrin.
XVIIIe siècle.
Monture en métal autour de l’anse.
H. du pot à eau : 30 cm. L. du bassin : 38 x 25 cm.

Estimation : 5 000/7 000 €

A figuré à l’exposition Un collectionneur et mécène marseillais, Faïences provençales et céramiques ottomanes, Marseille, novembre 2006-mars 2007, catalogue par Danielle Maternaty-Baldouy, n° 67-68, p. 104-105.
Pour une discussion de ces pièces à fond brun et de leur attribution à la manufacture de la Veuve Perrin ou à celle d’Honoré Savy, voir Alain Rathery, Le petit feu de Marseille, une faïence de peintres, Bulletin de l’Académie de Moustiers, n° 68, T. II, 2018, pp.106-108.

 

 
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MARSEILLE
Terrine couverte en faïence reposant sur quatre pieds, munie d’anses en forme de volute, à décor
polychrome de groupes de corail, coquillages, langoustes, moules, oursins, rougets, rascasses,
branches de groseille, algues et canne à pêche, la prise du couvercle en forme de branches en
relief portant des fruits, les anses et les pieds soulignés de peignés pourpre, filet vert sur les bords.
Attribué à la manufacture de Savy.
XVIIIe siècle.
L. 36 cm, H. 27 cm.

Estimation : 10 000/15 000 €

Provenance : Ancienne collection Joseph Balas, 27 mars 1930, lot 61.
Ancienne collection Marcel. Vente Piasa, 15 décembre 2004, lot 100.

A figuré à l’exposition rétrospective de la faïence française en 1932 au musée des Arts décoratifs, n° 1519.
Reproduite dans le Répertoire de la faïence française, pl. 79 B
A figuré à l’exposition Un collectionneur et mécène marseillais, Faïences provençales et céramiques ottomanes, Marseille, novembre 2006-mars 2007, catalogue par Danielle Maternaty-Baldouy, n° 90, p. 134.

 
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VENTE AUX ENCHERES PUBLIQUES 
Vendredi 13 mai 2022


EXPOSITIONS PUBLIQUES 
Mercredi 11 mai de 11h à 18h, Jeudi 12 mai de 11h à 20h 
ainsi que vendredi 13 mai de 11h à 12h. 

Catalogue disponible sur notre site https://www.pescheteau-badin.com/catalogue/125094?

Contact : Anne d’Artigue-Langlais  - communication@pescheteau-badin.com - 06 77 07 09 88