Georges MATHIEU (1921-2012) - Lot 172

Lot 172
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150000 - 200000 EUR
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Georges MATHIEU (1921-2012) - Lot 172
Georges MATHIEU (1921-2012) Hommage à Raban Maur, 1956 Huile sur toile Signée et datée 56 en bas à gauche 97 x 162 cm (Petits manques) Provenance : - Galerie Rive Droite, Paris - Vente Espace Cardin, Paris, 08 avril 1973, N°82 - Vente Christie's, Rome, 7 mai 1985, N°117 - Collection Morelli, Milan - Vente Nuova Brerarte, Milan, 22 mai 1989, N° 41. - Collection Ferrario, Milan -Collection particulière, Milan - Galerie Najuma, Marseille Exposition : - Georges Mathieu, galerie Grange, Lyon 28 mars - 25 avril 1958 Bibliographie : - Mathieu par François Mathey, Fratelli Fabbri Editori, Milan, 1969 reproduit sous le N°83 (sous le titre Rhaban Maur) Réalisé en 1956, Hommage à Raban Maur s'inscrit dans une série d'oeuvres où Georges Mathieu associe calligraphie abstraite et références médiévales. Le tableau illustre son intérêt pour les figures intellectuelles du Moyen Âge, à travers une peinture gestuelle au vocabulaire épuré mais chargé de sens. Raban Maur (vers 780-856), abbé de Fulda puis archevêque de Mayence, est une figure emblématique de la Renaissance carolingienne. Humaniste avant l'heure, encyclopédiste, théologien, il incarne cette synthèse du savoir antique et de la foi chrétienne qui fascine Mathieu. Le choix de ce patronyme n'est pas anodin : à travers lui, l'artiste célèbre non un dogme, mais une époque de ferveur intellectuelle, de rigueur mystique et de renouveau spirituel. Dans Hommage à Raban Maur, la composition est centrée, tendue entre verticales flamboyantes et jaillissements latéraux qui évoquent à la fois l'élévation spirituelle et l'énergie combattante des manuscrits enluminés. Le jaune vif, presque incisé dans la matière noire, évoque autant les lettrines médiévales que les éclats d'une bataille intérieure. Ici, le geste de Mathieu est à la fois invocation et commémoration : il s'agit moins de représenter que de ressusciter — une pensée, une époque, une intensité. Le goût de Georges Mathieu pour le Moyen Âge ne relève ni de l'anecdote ni du décoratif. C'est un Moyen Âge transfiguré, essentiel, qu'il perçoit comme un moment de vérité radicale, de verticalité mystique, de rapports brûlants entre pou- voir, foi et beauté. À travers ses toiles de cette décennie, il convoque successivement les figures de Philippe Auguste, de Roncevaux ou de Frédégonde — autant d'esprits saisis dans le feu du trait. Avec Hommage à Raban Maur, Mathieu dépasse le formalisme abstrait pour retrouver une mémoire incarnée dans le geste. Une mémoire vive, dont la flamme éclaire ici l'ombre dense du fond.
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